UN NOUVEAU MONDE...

13 juin 1856,soirée.

Le Docteur confirma qu'il serait là. Élisabeth redescendit par l'ascenseur privé et se retrouva dans la partie bar/boîte de nuit. Quelques personnes de plus que tout à l'heure se trouvaient présente.

Lucian et la personne avec qui il parlait étaient toujours là, assisses dans un coin reculé de la pièce.

13 juin 1856,soirée.

Elisabeth se dirigea jusqu'à la table où Lucian se trouvait. Elle s'arrêta devant eux et dit :

"Et bien me voilà disponible, cher Lucian. De quoi vouliez-vous m'entretenir ?"

Elle restait toutefois attentive tout ce qui pouvait arriver, se doutant déjà que le docteur devait espionner les clients de son établissement...

Mais elle ne quitta pas Lucian des yeux, affirmant par là son caractère des plus clairs.

13 juin 1856,soirée.

A l'approche d’Élisabeth, les deux hommes de levèrent. Elle ne perdit pas de temps et entra de suite dans le vif du sujet.

Elisabeth:"Et bien me voilà disponible, cher Lucian. De quoi vouliez-vous m'entretenir ?"

Lucian:"En premier lieu permettez moi de vous présenter Sir Andrew Saintjohn Hawks, une partenaire en affaires".

Le jeune homme salua respectueusement Elisabeth de la tête.

Lucian:"Nous aimerions vous engager pour une mission de courte durée, 48h au maximum. La mission ne comporte aucun risque. Vous n'aurez pas à quitter Londres. Vous n'aurez à éliminer personne. Je vois déjà des questions se profiler à l'horizon. Pourquoi moi? Une mission qui semble si facile doit cacher quelque chose d'autre. Quoi? Comment me connaissent-ils? Je vais y répondre. Pourquoi vous? Parce que vous êtes la seule à pouvoir la mener à bien. Oui, les enjeux pour Sir Andrew, moi et nos familles respectives dépassent de loin ce que vous pouvez imaginer. Non,il n'y à pas d'entourloupes, bien que je n'aie aucun moyen de vous le prouver. Non, nous ne vous connaissons pas. Pas du tout même. Mais, comme je l'ai déjà dit, nous avons appris de sources sûres que vous êtes la seule personne apte à remplir cette tâche. Quant au payement, nous sommes ouvert à toutes suggestions et sommes prêts à être très larges; argent, service, partenariat... Arrivons en maintenant au paradoxe de cette entrevue. Je ne peux malheureusement pas vous dire plus précisément de quoi il retourne avant que vous ayez accepter. Et accepter une mission sans plus de renseignements pourrait très naturellement vous rebuter. Mais avant d'aller plus loin, vous avez peut être d'autres questions à nous poser? Nous ferons tout pour y répondre le plus clairement possible"

13 juin 1856,soirée.

Elisabeth rendit sa politesse à Hawks.

Elle écouta ensuite les explications fournies par Lucian et en guise de réponse , elle s'assit à leur table.

"Bien, résumons ! Pas d'explication ou si peu avant accord. Admettons. Pas d'assasinat, maximum 48 heures, soit. Alors, oui, j'ai effectivement des questions à commencer par "qui êtes vous ?" et "quelle est votre place dans la société ?" et aussi l'une ou l'autre condition, si j'accepte : rien qui amène à faciliter du terrorisme ou une guerre, même secrète, rien qui pourrait déstabiliser la situation stable que connait notre pays, rien qui puisse nuire à Sa Majesté et bien évidemment, je vous passe les détails sur ma famille et les gens qui me sont proches !"

13 juin 1856,début de nuit.

Lucian regarda Saintjohn Hawks, à la recherche d'une quelconque approbation. Ce dernier lui fit juste un signe de tête.

Lucian:"Très bien Lady Masterson, nous allons jouer carte sur table. Mon nom complet est Lucian Démétrius Quintus. J'ai vu le jour il y 1801 ans à Rome. Je suis ce que vous appelez un "Enfant de la nuit", un Lycanthrope pour être plus précis. Je suis également le Prince Héritier de la famille régnante de mon espèce.

Saintjohn Hawks:"Vous savez déjà comment je me prénomme. Je suis également un "Enfant de la nuit", un Vampire. Je suis né naturellement Vampire en 682 de notre ère, en Bulgarie et je suis également le Prince Héritier de la famille régnante de mon espèce.

Lucian:"Nous pourrions bien sûr vous prouver nos dires mais je ne pense pas que l'endroit soit propice à une telle démonstration. Désirez vous prendre un verre en continuant notre conversation ou voulez vous y mettre un terme dès à présent?"

13 juin 1856,début de nuit.

Elisabeth écouta avec une attention grandissante, bien qu'elle ne s'obligeait pas à croire aux vampires et loups garous avant preuve obtenue, puis répondit à leur dernière question :

"Ni l'un ni l'autre ! Par contre, si vous me confirmez les garanties de ce que je vous ai dis, nous pouvons poursuivre la négociation de cette affaire. A moins que vous ne préfériez que l'on ne poursuive cette discussion ailleurs ?"

13 juin 1856,début de nuit.

Lucian:"Nous pouvons poursuivre ici. Pour ce qui est de Sa Gracieuse Majèsté, je peux vous rassurer de suite. Même si nous ne sommes pas amis, nous sommes loin d'être des ennemis. En ce qui concerne votre famille et vos proches, et bien nous n'avons pas d'intérêts à faire de vous une ennemie donc rassurez vous. Mais je ne partage pas votre vue sur la situation stable de notre pays. Quant à la guerre, elle est déja déclarée. Nous sommes la cible d'un groupuscule qui nous traque et nous tue sans pitié alors que tout est fait de notre part pour s'intégrer au mieux au monde des humains. Et la B.T.I. pause également un grave problème. La Reine Victoria pert du pouvoir de jour en jour. Si rien n'est fait pour changer la donne, d'ici 5 à 10 ans, Le Royaume Uni sera entièrement dirigé par cette corporation et la Reine ne fera plus qu'office de vitrine, de façade. Si cette situation vous convient, je ne suis pas certain que la Reine y souscrive et moi je ferai tout pour les en empêcher. je ne pense pas me tromper quant je dis que je parle en nos deux noms".

Saintjohn Hawks confirma la chose.

Lucian:"Cela fait beaucoup de choses à intégrer. Voulez vous prendre le temps d'y réfléchir, d'en parler avec vos proches?"

13 juin 1856,début de nuit.

"Quel groupuscule ? Excusez moi de manquer d'égards, mais que j'en sache, il n'y a rien d'étonnant à ce que des vampires et des loups garous aient des ennemis. Ils sont quand même réputés dangereux... sucer le sang, contaminer le virus lycanthrope, manger des humains, etc. Quand à la Reine, sachez que je suis au service de Sa Majesté, donc bien évidemment, tout ce que je pourrai apprendre pour l'aider me préoccupe au plus haut point. Si comme vous le dites, la BTI met en danger la couronne, je ferai tout ce que je peux et que Dieu sauve la Reine !"

Finalement, Elisabeth céda à la tentation et commanda un verre. Elle demanda un cocktail comprenant des fruits exotiques ; noix de coco, banane, mangue, peu importe, mais quelque chose qui fasse penser aux vacances.

"Messieurs, je suis très ouverte à votre proposition, c'est pourquoi je poursuis ma conversation avec vous. Mais je vais avoir besoin d'être concrètement convaincue, par exemple en me fournissant des documents confirmant que la BTI est dangereuse pour Sa Majesté... ou que les enfants de la nuit ne le sont pas. Pensez vous pouvoir faire ça pour moi ? Disons pour... dans deux jours ?"

13 juin 1856,début de nuit.

Lucian:"Très bien, donnons nous rendez vous ici même dans deux jours. Cela vous donnera le temps de prendre vos renseignements. Pour ce qui est des preuves du fléau qu'est la B.T.I. je vous conseille de demander autour de vous, vous verrez, les réactions sont intéressantes. De mon côté, je vous amènerai un dossier sur leurs récentes exactions. Quant à la dangerosité des "Enfants de la nuit" et bien, je ne démens pas le fait que certains soient hostile vis à vis des humains, mais laisser moi vous poser cette question. Condamneriez vous toute l'Humanité pour des crimes commis par une partie d'entre elle seulement? A propos de Sa Gracieuse Majesté, et bien rendez vous au Palais, demandez à voir Sir Hemfrey et quant vous l'aurez en face de vous remettez lui ce médaillon, il saura qu'il vient de moi. Il n'y a aucuns pièges d'aucunes sortes, je vous le promet. Je vous souhaites une excellente nuit Lady Masterson".

Lucian et Saintjohn Hawks se levèrent et saluèrent courtoisement Élisabeth, puis prirent la direction de l'ascenseur privé, menant chez le Docteur...

13 juin 1856,début de nuit.

Après leur départ, Elisabeth acheva sa boisson et regarda quelques instants l'objet qu'elle avait reçu. Puis, elle le rangea dans son sac à main et quitta l'établissement.

Revenue dans l'automobile, elle s'adressa à Alfred.


"Vous n'avez rencontré aucun problème ? Quand à moi, il faut que je parle au boss au plus vite !"

13 juin 1856,début de nuit.

Alfred:"Non Milady, aucun problème. Nous serons à la maison d'ici 15 minutes".

Une fois rentrée, Élisabeth mit en marche le visiophone qui comme à son habitude ne retransmettrait aucune image mais seulement le son.

Dans les secondes qui suivirent, la voix déformée de l'Employeur se fit entendre.

Employeur:"Bonsoir Élisabeth, j'espère que votre mission s'est déroulée sans problèmes".

13 juin 1856,début de nuit.

A la réponse d'Alfred, Elisabeth ne fut qu'à moitié satisfaite mais évita de le montrer.

Ils prirent la route du manoir...

Employeur: "Bonsoir Élisabeth, j'espère que votre mission s'est déroulée sans problèmes".

"Et bien... oui, sans accrocs."

Elle repensa à Théodore et eut un pincement au coeur en imaginant qu'elle ne le reverrait peut être jamais.

"Pouvez-vous m'en dire plus sur ce docteur. J'ai repris rendez vous avec lui mais j'aimerais avoir votre point de vue. Et aussi, je voudrais vous expliquer une entrevue que j'ai eue. Mais avant, j'aimerais connaître votre positionnement quand à différentes choses : La Reine, l'Angleterre, la BTI, les évènements d'aujourd'hui (l'homme masqué à la télévision, etc) et... moi même ! Je veux plus de clarté dans mon travail pour vous. Je vous suis extrêmement reconnaissante de m'avoir sorti du sanatorium et de l'aide que vous m'avez apporté mais je veux être sûre de ne pas être tombée de Charybde en Scylla, si vous voyez ce que je veux dire."

Lieu inconnu, date inconnue.

Durant un bref instant, Élisabeth fut prise d'une légère nausée. Ce fut comme si elle venait d'être transportée autre part. Il lui était impossible de parler, voir même de bouger. L'endroit ressemblait à une pièce de contrôle mais avec une forme de technologie plus avancée. Deux hommes, en tenue civile, discutaient et ne semblaient par avoir remarqué sa présence. Un troisième s’affairait devant les tableaux de commandes.



Quelques choses d'indescriptible empêchait Élisabeth de voir distinctement leur visage, comme si son regard se troublait juste à cet endroit.

Les deux hommes

-Êtes vous sûr de vous?
-Absolument.
-Très bien, lancez la phase 3. Quelle est votre estimation?
-Si les fonds suivent, je dirais un an tout au plus.
-Les fonds suivront, ne vous inquiétez pas. Comment se porte notre invité?
-Les doses massives de sédatifs et de tranquillisants le font se tenir tranquille. Les entraves mystiques ont été renforcées. Tout est sous contrôle.
-Je veux un rapport de l'avancement des travaux tous les mois. Enfin nous touchons au but.

Les deux hommes se tournèrent de l'autre côté de la pièce. Malgré elle, Élisabeth tourna la tête également de ce côté et découvrit une autre partie de la salle. A travers une baie vitrée, elle vit...



Puis tout redevint normal. Elle était de retour chez elle, à Londres ...

13 juin 1856,début de nuit.

Elisabeth écouta attentivement l'explication de l'Employeur sur les différents sujets qu'il aborda. Elle fut soulagée de l'entendre exprimer sa fidélité à la Reine et quand il parla de sa condition d'étranger et de son attachement à l'Angleterre, elle eut comme l'impression d'avoir ce point commun avec lui.

A propos du docteur, elle répondit :

"C'est bon à savoir"

Surtout en ce qui concernait la dernière phrase à son sujet (... si vous marchandez avec lui)

Elle remercia l'Employeur pour la disponibilité d'informations sur la BTI et comptait bien se renseigner au mieux sur cette mystérieuse organisation.

Et le remercia aussi pour sa générosité quand il parla de ce qu'il lui laisserait si elle se séparait de lui.

Puis, alors qu'elle s'apprêtait à lui parler de son entrevue avec Lucian et son ami, elle fut prise d'une légère nausée et comme transportée dans un autre monde qui lui fit voir un lieu inconnu... et une créature qui avait les traits d'un ange prisonnier...

Puis tout redevint normal. Elle était de retour chez elle, à Londres ...

Elle vomit sur la moquette et quand Alfred lui proposa son aide, elle se contenta d'un verre d'eau. Remise, elle s'empressa de raconter à l'Employeur ce qui venait de lui arriver, s'efforçant de ne négliger aucun détail. Mais elle décida d'être "en tête à tête" avec lui pour expliquer ce phénomène étrange, enfin, seule avec l'appareil à qui elle parlait.

L'espace d'un instant, elle se sentit ridicule et s'imagina même qu'il n'y avait personne derrière la machine...

13 juin 1856,la nuit.

Employeur sur un ton emplis de crainte et de tristesse:

"Puisse les Dieux nous protéger! Ma pauvre enfant, comme je vous plaints de devoir dès à présent porter le fardeau de cette augure. Écoutez moi très attentivement. Vous allez devoir faire un choix. Celui de savoir et de vivre dans la terreur jusqu’à la fin de vos jour ou bien de continuer votre vie telle qu'elle est actuellement. Réfléchissez bien. Ne prenez pas cette décision à la légère. Personne ne vous blâmera de ne pas aller plus loin dans cette voie. Si vous décider d'en rester là, je vous conseille d'aller prendre un peu de repos, je vous recontacterai demain à 13h00. Dans le cas contraire, retournez voir Lucian et expliquez lui votre vision. Vous pouvez avoir confiance en lui à ce sujet. S'il n'était plus chez le "Docteur", vous le trouverez chez lui au manoir Hatley dans la banlieue de Londres. Alfred pourra vous y conduire. Mais je tiens à vous avertir que dans ce cas, vous vous engagez dans une voie qui sera presque à coup sûr sans demi tour possible. Pour terminer, ne parler à personne, personne d'autre que Lucian de votre vision. Et puisses les Dieux vous inspirer dans votre choix.

Le Visiophone se déconnecta, alors qu'à son habitude, l'employeur terminait toujours ses conversations par un "bonne nuit" ou un "bonne journée" ou un "y a t-il quelque chose d'autre que vous vouliez savoir".
La révélation de cette vision semblait l'avoir troubler au plus haut point...

13 juin 1856,la nuit.

Elisabeth écouta le reste des explications de l'Employeur puis ; comme il avait raccroché sans dire au revoir, pesta intérieurement. Ensuite, elle recula son siège en soupirant, avant de se lever et d'appeler Alfred.

"Alfred, vous allez rire mais le temps de me rafraîchir, nous repartons chez le docteur... et peut être ensuite faire un saut jusqu'au manoir Hatley dans la banlieue de Londres. Vous connaissez ?"

Après quoi, Elisabeth se rendit à la salle de bains faire un petit brin de toilette sans pour autant prendre une douche et repasser sa garde robe en revue. Un petit verre plus tard, elle reprenait la route...

13 juin 1856,la nuit.

Alfred:"Je suis à votre service Mylady. Je connais en effet le manoir. Il se trouve au sud de Londres, à environ une demi heure".

Quelques ablutions et changements de vêtements plus tard, Elisabeth se retrouvait à nouveau au "Edison".
Elle ne tarda pas à voir Lucian assis seul à la table qu'il occupait tout à l'heure, jouant avec un verre de rhum à moitié vide entre ses mains. Il semblait préoccupé et perdu dans ses pensées...

13 juin 1856,la nuit.

Dès qu'elle vit Lucian, Elisabeth n'alla pas par quatre chemins. Elle alla s'asseoir en face de lui et lui dit directement :

"Lucian, nous devons parler. Tout de suite. Mais pas ici, dans l'endroit le plus sûr que vous connaissiez, juste vous et moi !"

Elle attendit sa réponse sans le quitter des yeux, un regard ferme, qui exprimait tant l'urgence que l'importance de la situation présente...

13 juin 1856,la nuit.

Lucian regarda Élisabeth droit dans les yeux durant quelques secondes.

Lucian:"Très bien. Je suppose que vous êtes en voiture. Je vous propose de nous rendre chez moi avec elle. C'est à environ une demi heure d'ici. Cela vous convient il ou voulez vous opérer différemment?"

13 juin 1856,la nuit.

Lucian et Elisabeth retournèrent à la voiture où attendait Alfred. Ils prirent ensuite la route du manoir où il vivait ...

En route, elle resta assez silencieuse, du moins, ce ne fut pas elle qui engagea la conversation. Elle repensait à Théodore qui n'avait fait qu'un bref passage dans sa vie mais qui resterait dans son coeur...

13 juin 1856,la nuit.

Le trajet dura en effet une petite demi heure. Arrivé devant le manoir, Lucian invita Elisabeth à le suivre. Le manoir n'était pas des mieux entretenu. En chemin, Lucian s'arrêta pour donner quelques instructions discrètes à un homme à la peau d'ébène.

Puis il se retira avec son invitée dans un salon où un feu de cheminée réchauffait la pièce. Il proposa à Élisabeth de s’asseoir et un verre d'alcool, en pris un pour lui puis s'installa dans un fauteuil assez miteux.

Lucian:"Ici nous sommes en sécurité et pouvons parler librement. Qu'y a t-il de si important? Avez vous pris une décision à propos de notre possible collaboration? Ou bien s'agit il d'autre chose?"

13 juin 1856,la nuit.

Elisabeth suivit Lucian dans les méandres de son manoir. Sans être prétentieuse, elle ne témoigna aucun véritables égards à l'homme noir qui les accueillit. Toutefois, elle resta bien élevée.

Elle accepta volontier un verre. Après tout, si l'Employeur lui faisait confiance et qu'elle faisait confiance un minimum à l'Employeur, elle se devait d'au moins accorder le bénéfice du doute à Lucian.

"Il s'agit d'autre chose, même si je reste ouverte à votre proposition, quoique si ça tombe, ce que je vais vous apprendre va se recouper avec ce que vous attendiez de moi."

Et Elisabeth raconta dans les moindres détails tout ce qu'elle avait vu dans son étrange vision...

13 juin 1856,la nuit.

Au fur et à mesure des explications d’Élisabeth, la tête de Lucian changeait. On aurait dit qu'il luttait contre lui même, ne voulant laisser libre court à sa colère. Élisabeth termina enfin son récit. Lucian se leva, alla se resservir un autre verre et se dirigea vers une des grandes fenêtre. Il faisait dos à son invitée et resta ainsi un moment.

Lucian:"Êtes vous une femme pieuse Élisabeth? Croyez vous en Dieu? Prenez le temps pour me répondre s'il vous plaît".

Cette simple question semblait mettre Lucian très mal à l'aise.

13 juin 1856,la nuit.

"Si je suis pieuse ? Je n'irais pas jusque là Lucian, mais je crois en Notre Seigneur Jésus oui. Toutefois, de par ma nature aventurière, j'ai eu l'occasion de découvrir de nombreuses cultures et je les respecte, j'y suis ouverte même. Donc, croyante oui, mais pas radicale, si vous voyez ce que je veux dire."

Elisabeth se leva également et se rapprocha de Lucian. Elle attendit quelques secondes, impatiente qu'il soit plus clair dans ses intentions.