Un jour nouveau... (Henry Christopher Wells : épisode zero)

1886... juin... quelque part en Inde...

C'est la nuit. Il fait froid. Nous sommes dans une caverne. Henry est étendu sur le sol froid à demi nu, ses vêtements déchiquetés comme par un tigre du Bengale. Son corps est ensanglanté et pourtant, il ne porte aucune trace de blessures ; fussent-elles légères. Que lui était-il arrivé pour en arriver là ? Henry était encore un peu groggy. Il se redressa sur un coude et observa autour de lui tout en tentant de remettre de l'ordre dans sa mémoire.

Une compagnie de soldats de Sa Majesté la Reine Victoria qu'il dirigeait... départ de Calcutta... Mission : mater du rebelle musulman et découvrir qui mène la danse dans une région reculée à peine nommée... plusieurs centaines de kilomètres parcourus... la jungle... des villages misérables... des attaques surprises... la jungle, encore la jungle... puis, des corps déchiquetés. Des locaux, qu'importe leur religion ! Et des nuits de plus en plus étranges... des disparitions... des cris affreux dans les ténèbres...

la tête lui tournait mais il était conscient que ses derniers pas dans la jungle se firent avec moins de trente hommes sur la presque centaine qu'il avait dirigé dans la région. Trente misérables survivants et aucun ennemi indentifiable ! Rien, aucune info, hormis de ridicules superstitions locales !

Henry cligna des yeux et commença à s'acclimater à la pénombre alentour. par chance, tout là haut, à une petite dizaine de mètres dans la voûte, il apercevait les étoiles par une sorte de cheminée naturelle qui ne devait pas être plus large d'un mètre au mieux. Autour de lui régnait un calme mortel, en dehors d'un sentiment de présence...

**HC (comme l’appelle ses amis) se réveille**, d'abord surpris mais en tout bon soldat de sa Majesté, je me dois de rester calme. mon esprit est traversé par une multitude de flashs. Mon confortable bureau de Londres, mon départ pour Calcutta, des rebelles musulmans à mater, la jungle et ses mystères, des cadavres, et mes hommes qui disparaissent sans savoir pourquoi, ni comment. . La situation ne pouvait être pire que lorsqu'on voulut me marier à Lady Mac Cadam, une roussette pulpeuse , Écossaise et alcoolique de surcroit.

Premier réflexe, mon regard est attiré vers la faible lueur qui provient du dôme de la voute, il fait nuit à l'extérieur. Je remarque que mon bel uniforme en à pris un coup (sans en connaître la cause). Je dois trouver une sortie, mon regard essaye de s'habituer à l’obscurité ambiante. Je fouille mes poches, j'y trouve mon briquet, et quoi d'autres ????. Je dois faire l'inventaire de mes possessions pour envisager le futur. Si je suis rentré dans cette grotte, je dois savoir y en sortir (Élémentaire mon cher Watson, mais où ai-je été pécher cette phrase????)

Spoiler:

Les fouilles dans les poches d'Henry révélèrent un maigre butin. Outre son briquet, il ne possédait sur lui que sa boussole, une balle de fusil et un vieux bout de papier déchiré, provenant sûrement d'un bar, sur lequel il était écrit :

(déchiré)TION AUX SLIVO(déchiré)

Mais un bout de bois ramassé et des lambeaux de tissus lui permirent de se fabriquer une torche improvisée. Il put alors faire un prudent tour d'horizon qui lui permit de se situer :



PLAN :

Tache blanche : trou dans la voûte par laquelle on peut voir le ciel. C'est sous cette ouverture que Henry s'est réveillé. Sans corde, inutile de rêver monter jusque là et aucune racine des arbres aperçus là haut ne descend suffisamment bas.

Couloir nord : de plus en plus étroit, trop étroit...

Couloir sud ouest : en pente de plus en plus raide vers le bas. de plus en plus humide aussi, des écoulements d'eau le long des parois.

Couloir sud est : en pente légère vers le bas.

Couloir sud : descend assez vite, à la manière d'un escalier, par paliers et mène à ce qui semble être une immense caverne. Il y a probablement de l'eau dans cette dernière...

Henry fit le tour de la caverne dans laquelle il s'était éveillé, cherchant sur ses murs le moindre indice d'une présence civilisée...

Ce qu'il découvrit était très ancien et datait des premières cultures Hindou. Cachées derrière des racines et de la mousse, il découvrit des dessins datant de l'époque où le savoir védique était transmis oralement. Sur l'un de ces dessins, il fut étonné d'y voir représenté une femme sur une sorte de trône cosmique alors que les védas n'avaient pour ainsi dire pas de forme et étaient à l'époque considérés comme des forces et non des êtres. Il put distinguer en contrebas, d'autres dessins où la femme en question était dessinée avec des ailes, une armure et deux épées, auréolant d'énergie et combattant des sortes de reptiles, dont certains avaient plutôt une forme hybride entre l'homme et l'animal.

Puis, il tomba sur quelque chose qui lui sembla le concerner un peu plus : une vague représentation d'un dôme avec un trou en son plafond dans lequel on faisait descendre un champion, un élu ; probablement pour un sacrifice.

Henry était vraiment content de s'y connaitre dans ce domaine. Ce genre de dessins aurait été presque incompréhensible pour un véritable néophyte !

Il découvrit un peu plus bas des écritures datant des premiers âges des mythes Hindous, parmi les écritures les plus primitives. Il fut agréablement étonné de pouvoir les lire aussi facilement. Il y était question d'épreuve rituelle, de grand serpent qui jamais ne dort et qui pourtant ne vit pas dans le monde des humains, ni dans leur temps. Il y était question d'union ou de mort. Mais des parties de texte effacé laissaient sous entendre une question de trinité en un. Il était vaguement fait référence à un joyau ultime du Tout en Un et du Un en Tout. Quiconque réussirait l'épreuve serait ce Un en Tout...

Il y avait de quoi en effrayer plus d'un, mais Henry Christopher Wells n'était pas un homme impressionnable...

Puis, il entreprit d'explorer le chemin menant à la caverne au sud...

Et effectivement, de l'eau il y en avait !

En bleu : de l'eau

En gris clair : le sol de la caverne ou les parties émergées de la roche, formant ainsi des îlots.

En sombre : parois ou colonnes naturelles allant du sol au plafond.

L'une des choses frappantes étaient aussi le nombre de cristaux qui illuminaient la caverne. Presque plus besoin de torche ! Au sud est (à gauche sur la photo et en bas à droite sur le dessin), l'attention d'Henry fut attirée par une intense lueur, probablement due à la présence de nombreux cristaux.

A l'extrémité sud, il y avait diverses galeries qui s'enfonçait dans le sol, entrainant l'eau de la caverne dans de bruyantes cascades.

Parfois, en certaines hauteurs dangereusement accessibles, des galeries ou de minces conduits naturels s'enfonçaient dans les ténèbres. De certaines d'entre elles, plus proches du plafond, s'écoulait calmement l'eau qui venait remplir la caverne pendant qu'elle se vidait dans les profondeurs de la Terre...

Ici, Henry se sentait observé par des choses qui dépassent l'entendement humain. De bonnes et de moins bonnes choses...

Henry était des plus attentif ! Il guettait le moindre bruit, le moindre signe d'une présence...

Mais il ne vit rien tout en continuant à se sentir observé, limite encerclé par des choses qui ne se montraient guère, comme des créatures de l'ombre prêtes à se jeter sur lui.

Alors, prudemment, il s'élança vers le premier îlot, puis le suivant et encore le suivant. Il glissa parfois, manqua de tomber à l'eau car la roche était glissante mais il tint bon et arriva enfin au bout de son chemin, non loin de l'accès à l'autre caverne, plus petite.

Ici, la lueur des cristaux était aveuglante et il fallut un minimum de temps d'adaptation, même à l'entrée de ce nouvel endroit à explorer.

Les présences se faisaient plus imposantes, comme si leur attention était à son paroxysme !

Mais elles étaient dans son dos maintenant.

Quand enfin ses yeux s'accoutumèrent à l'intense lueur de la grotte, Henry put observer ce à quoi il faisait face avec plus de discernement.

Pratiquement toutes les parois étaient recouvertes de cristaux, même sous l'eau devant lui, par delà le petit îlot sur lequel il se trouvait et qui faisait office d'accès. Et l'éclairage fourni par les cristaux lui permit de se rendre compte que cette caverne était comme un profond puit s'enfonçant sous l'eau aux reflets de couleurs changeantes. Les cristaux autour de lui étaient plutôt neutres, transparents, la lueur venait d'en bas, dans le puit, passant par la plupart des couleurs que l'humanité connaissait, et parfois par d'autres, jamais vues par l'oeil humain.

Il jeta un oeil prudent autant qu'il était possible vers le fond du gouffre sous marin et aperçut la source lumineuse, un point culminant d'intensité, comme un joyau ultime d'une valeur inestimable...

Mais il y avait au moins vingt mètres de profondeur

Derrière lui, un peu partout dans la caverne principale, des dizaines de choses mystérieuses chuchotaient, telles des couteaux frottés contre un tableau d'école...

MUSIQUE EN REFERENCE POUR LES CHUCHOTEMENTS DES OMBRES.

Ouf me voici, dans la 2° caverne, les créatures de l'ombre ont l'air de ne pas pouvoir pénétrer dans cette espace lumineux, j'en suis heureux et soulagé car cela avait tendance à m'angoisser quelque peu Le temps de m'adapter à cette forte lumière, mon attention est attirée par une source lumineuse différente provenant du fond de l'eau, comme celle d'un joyau, damned , cela a l'air de se trouver à une profondeur appréciable et mes dons de nageur ne sont pas ma qualité première (Suis dans le génie et non pas dans la marine de sa Gracieuse Majesté)

Je prends le temps de réfléchir, je me sens +/- en sécurité dans cet endroit. Du moins pour le moment Ce joyau à la luminosité étrange et magique, à un effet hypnotisant sur ma personne. Pourquoi pas qu'ai je à perdre Je décide donc d'essayer de le récupérer.

Spoiler:

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Spoiler:

Henry prit une grande bouffée d'air et plongea vers les profondeurs du puit naturel au bout duquel le joyau aux couleurs changeantes semblait l'appeler...

Ce n'était pas des sons ni rien d'habituel comme appel mais quelque chose qui stimulait ses neurones, un appel à une intelligence supérieure, à un savoir oublié de tous, une connection avec le Tout Originel... ou le Rien, mais quelque chose d'absolu !

Henry s'enfonçait sous l'eau, malgré les difficultés de plus en plus grandes tant à descendre qu'à retenir sa respiration. Ses poumons commençaient à souffrir, il avançait vers son objectif qu'à coups d'efforts insoutenables. Il restait huit mètres... sept... il faillit avaler de l'eau et avait de plus en plus tendance à faire du sur place et perdre ses repères... la lueur devenait aveuglante et son sens de l'orientation était perdu... six mètres ou peut être sept ou huit, il n'était plus sûr de rien. Il souffrait mais se sentait de moins en moins capable de résister à l'attrait du joyau...

Allait-il se noyer et mourir anonymement, loin des combats, loin de Sa Majesté la Reine d'Angleterre ?

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Spoiler:

Henry fit volte face quand il comprit que les difficultés à s'enfoncer dans cette eau à plus de 20 mètres de profondeur était au dessus de ses moyens, il surmonta l'appel du joyau et commença à remonter, faisant preuve du sang froid nécessaire à ne pas stresser malgré le besoin plus que vital de respirer à nouveau. Sa pensée se concentra sur sa destination et bientôt, il put ; dans un cri comparable à celui d'un ressucité, reprendre à nouveau contact avec la vie, aggripé sur le rebord de la roche, respirer à nouveau comme au premier jour. Derrière lui, la lueur se reflétant sur les murs changeait d'orientation, comme quand on élève une torche dans l'obscurité...

Mais le joyau n'était pas une torche...

Il le sentait là, dans son dos, s'élever dans les airs et flotter dans la caverne...

En sortant de l'eau, Henry put apercevoir que ; dans l'ombre de la grotte précédante, de nombreuses formes s'étaient amassées pour observer sa situation. Elles étaient presque invisibles car les plus à l'abri possible de sa vue, mais il put toutefois les percevoir quelque peu.



Elles semblaient surexcitées...

Spoiler:

La roche était glissante et l'eau très fraîche, Henry remonta avec peine et c'est haletant qu'il fit volte face pour observer la pierre multicolore flotter dans l'air deux bons mètres au dessus de la surface de l'eau. Il s'était remis debout, les yeux fixés sur le joyau qui n'avait de cette de changer de couleur, tantôt noir, tantôt rouge, vert, bleu, azur, jaune, mauve, orange...

Mais fuir ne semblait guère être une option envisageable non plus, à moins de faire face aux créatures osseuses...

Alors, au mépris total des forces mentales du soldat, la pierre flottante s'exprima. Non par des sons, ni par du verbe mental ou quoi que ce soit du genre connu mais elle s'adressa à lui comme si ce qu'elle exprimait s'inscrivait dans le livre des connaissance de son cerveau humain. Et elle lui dit :

"Accepte-tu ce pouvoir qui est le mien ?"

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Finir déchiqueté...

Un paradis...

Finalement, ce n'était pas les créatures de la grotte principale les êtres les plus dangereux de l'endroit...

La Pierre Mystique sembla déçue de cette réponse...

Tout se passa très vite...

Henry retomba à genoux, la bave aux lèvres, le cerveau consumé par l'attaque du joyau. Son cerveau se liquéfia et coula par ses orbites, ses oreilles, son nez et sa bouche. Ses yeux firent de même. Le crâne d'un seul homme, fut il au service de Sa Majesté ne pouvait suffire à contenir toutes les connaissances du Multivers !

Le corps sans vie retomba dans l'eau comme un pantin désarticulé et coula. Le joyau le suivit dans les profondeurs du puit et tout redevint comme avant...



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